Soleil Torride galopa jusqu'au centre du camp et grimpa habilement sur la Haute Pierre. La lapine semblait énervée ; ses moustaches frétillaient sous l'effet de la nervosité. Le chef respira profondément, ouvrit les yeux, puis se leva sur ses pattes de derrière. Elle regarda ses guerriers, le regard voilé par l'inquiétude.
- Lapins du Clan des Pattes de Sable ! clama Soleil Torride, soudain très autoritaire. Nous manquons terriblement de membres dans notre tribu. Les petits sont peu nombreux, et les solitaires dignes de confiance ne sont sûrement pas assez robustes pour habiter le désert. Elle marqua une pause. C'est pourquoi je veux que nous pénétrions les terres des Pattes de la Plaine pour enlever des petits, que nous formeront afin d'en faire des élèves, puis des guerriers.
Elle savait que cela était très dangereux, mais il fallait prendre des risques. Les Pattes de la Plaine étaient nombreux, mais fragiles. Les laisser dans leur Clan d'origine serait comme une punition, se dit Soleil Torride, ils seront de si frêles guerriers ! Ils ne sont pas obligés de se battre pour survivre. Ce n'est pas une vie ! Il faut leur réserver un avenir meilleur ! Les lapins postés devant leur chef poussaient de petits couinements inquiétés, mais elle s'en moquait ; la peur n'avait pas de place dans sa tribu.